Le développement durable dans les entreprises est-il prioritaire quand le marché de la construction est en crise ? Les priorités ne doivent-elles pas être plus orientées sur le business ?
- Une démarche de développement durable au sein d’une entreprise contribue au maintien et au développement de l’activité en permettant de mieux anticiper et répondre aux nouvelles attentes des clients, d’améliorer la gestion de l’entreprise et de faire reconnaitre le savoir-faire de son entreprise.
- Elle permet aussi d’être proactif et de se positionner de manière légitime sur les nouveaux marchés du bâtiment durable (transition énergétique, adaptation du bâti au vieillissement de la population, santé & qualité sanitaire des espaces, etc.).
Le secteur de la construction repart. Comment trouver le temps d’avancer sur ce nouveau sujet ? Comment faire pour développer une démarche d’entreprise responsable alors que nous avons toujours plus de contraintes à intégrer et moins de temps pour le faire ?
- Le développement durable n’est pas en tant que tel un nouveau sujet : c’est surtout une nouvelle dynamique d’entreprise, au service des clients, des artisans, de la société et de l’environnement. Elle se fonde sur des pratiques et des actions déjà mises en place par les artisans.
- Le marché de la construction évolue et de nouveaux acteurs apparaissent. Le développement durable et le digital sont les deux grandes tendances de transformation des secteurs de l’économie. Etre proactif sur l’un comme sur l’autre est la meilleure façon d’appréhender ces mutations comme des opportunités. Et ce d’autant plus que les artisans disposent de nombreux atouts en termes de savoir-faire et d’image.
- Enfin, la démarche vise aussi à améliorer la qualité de travail et de vie des artisans en nouant de nouvelles relations avec leurs clients, en contribuant à leur rayonnement sur le territoire, en minimisant les risques et en collaborant avec d’autres entreprises et un réseau d’acteurs locaux pour développer leur activité.
Mes clients ne me demandent pas grand chose en matière de développement durable. Dois-je vraiment m’engager dans cette démarche ?
- Les enjeux du développement durable sont nombreux et parfois techniques. Les artisans sont bien placés pour sensibiliser leurs clients sur ces nouveaux enjeux, établir une relation de confiance en les conseillant, démontrer leur savoir-faire et apporter des solutions. La faible maturité actuelle de certains clients constitue ainsi une opportunité pour les artisans en leur permettant de se positionner de manière proactive et d’anticiper le renforcement des attentes.
Mes clients me fixent à la fois des exigences élevées en matière de développement durable et des prix qui ne sont pas compatibles avec ces exigences. Comment faire ?
- Contrairement aux idées reçues, une démarche de développement durable n’est pas systématiquement synonyme de surcoûts. Elle se traduit aussi par une optimisation de la gestion des ressources, un plus fort engagement des équipes et une meilleure gestion des risques. Elle nécessite aussi d’innover pour concevoir les meilleures solutions au moindre coût.
- Une démarche de développement durable repose aussi sur le dialogue avec les parties prenantes. Une entreprise qui fixe des exigences de développement durable se doit d’être ouverte à un dialogue sur la cohérence de sa démarche. La mise en place d’une dynamique plus systématique d’ouverture et d’échanges par les CAPEB départementales devrait faciliter ces dialogues et permettre d’aborder ces questions parfois sensibles.
Sur certaines thématiques de développement durable, il n’existe pas de solutions simples pour progresser. Je n’ai ni le temps ni l’expertise pour définir de nouvelles solutions.
- Il existe déjà de nombreux outils développés par la CAPEB ainsi que par d’autres organisations pour faciliter la mise en œuvre de solutions concrètes. Les CAPEB départementales ont pour mission de faciliter leur accès et leur utilisation par les artisans en approfondissant si besoin l’adaptation à chaque métier. Les artisans ont aussi mis œuvre de nombreuses actions : l’objectif est de mieux les partager pour accélérer leur diffusion et permettre de progresser collectivement.
- De manière générale, l’objectif est de développer une démarche collaborative et ouverte afin d’identifier l’ensemble des solutions déjà existantes pour progresser.
- In fine, un sujet peut nécessiter une démarche spécifique de réflexion, innovation et de développement de solutions. Ces défis sont aussi des opportunités pour la CAPEB et les artisans de démontrer leur capacité à contribuer à cette innovation et à ces avancées, en partenariat avec d’autres acteurs (entreprises, institutions, universités)
Je ne sais pas comment valoriser et faire connaître mes actions en matière de développement durable. Ce n’est pas évident de se « mettre en avant » sur le sujet.
- Le parti pris est de mettre en avant son engagement d’entreprise responsable de manière positive en sensibilisant et conseillant ses clients et, plus largement, sa « communauté » sur le développement durable et sur l’amélioration de leur qualité de vie. Pour cela, nous allons identifier, pour chaque métier, des offres de travaux responsables créatrices de la valeur pour les clients (économie d’énergie, qualité sanitaire, meilleur usage…).
- L’objectif est aussi, au travers du parcours d’entreprise responsable, de développer des outils pour faciliter la communication des artisans sur leur démarche d’entreprise responsable.